Avant l’été, les habitants d’Echillais (Charente-Maritime) attentifs ont été informés de la "modernisation" de l’usine d’incinération située sur leur commune, une information habilement glissée parmi les pages d’un bulletin municipal. Après s’être renseignés, des citoyens ont compris que point de "modernisation" prévue à l’horizon, mais bien une reconstruction de l’unité qui sera affublée d’une installation de tri mécano-biologique (TMB) [1]. D’une capacité d’incinération de 30000 t/an elle passerait à 100000 t/an pour absorber les déchets de l’île d’Oléron, dont l’usine d’incinération va bientôt fermer, et une partie de ceux de Royan (plus au sud du département).

Piloté par le Syndicat intercommunal du littoral (SIL), qui n’est pas connu pour sa transparence (pas de site internet avant 2013, pas de rapport d’activité connu), ce projet est un bel exemple de désinformation. En réponse aux inquiétudes des habitants, le maire de Rochefort, également président du SIL, s’est voulu rassurant, précisant qu’"il ne sort de la cheminée des incinérateurs que de la vapeur d’eau" [2] … C’est cette méconnaissance (ou mauvaise foi ?) du fonctionnement d’une unité d’incinération et de ses impacts sur l’environnement qui a sans doute conduit les élus du Pays Rochefortais à accorder le permis de construire à Vinci. L’objectif affiché : fournir la base militaire aérienne voisine en chaleur. Seul problème : l’armée est loin de disposer des 6 millions d’euros nécessaires à l’installation d’un tel réseau de chaleur.

L’enquête publique devrait avoir lieu d’ici la fin de l’année. En attendant, la toute jeune association Pays rochefortais alert’ se mobilise pour proposer à ses élus des alternatives à cette reconstruction. Le Cniid ne manquera pas de les suivre et de les soutenir.

Plus d’informations sur le blog de Pays Rochefortais Alert’

Signer la pétition contre le projet de reconstruction

Contact : Delphine Lévi Alvarès, chargée de mission "Incinération et stockage"