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Collecte séparée des biodéchets : la France a une marge de progression
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Le 14 octobre 2013,

L’Ademe a sorti à la rentrée une étude sur l’état de l’art de la collecte séparée et de la gestion de proximité des biodéchets, réalisée à partir de cas concrets en France, en Europe et ailleurs dans le monde.

Partant du postulat que certains pays ont mis en place une gestion séparée des biodéchets depuis plus de 15 ans, cette étude cherche à répondre à la question "Et pourquoi en sommes-nous si loin en France ?". Une analyse multicritères très poussée a été faite pour mieux comprendre les facteurs qui ont pu soutenir ou freiner le développement du tri à la source des biodéchets : contextes règlementaires, moyens techniques, mesures incitatives, coûts, qualité du compost, etc.

Cette pratique existe depuis longtemps en Allemagne, Autrice et Belgique (Wallonie) où les taux de valorisation de biodéchets avoisinent les 70%. En France, nous atteignons avec difficulté les 37% et intégrons pourtant au calcul les composts issus de traitement mécano-biologique.

Les pays moteurs ont généralement des législations favorables : exemple de la Suisse qui a totalement interdit l’enfouissement de matière organique non pré-traitée. L’Italie a établi un objectif de collecte séparée des biodéchets qui atteignait déjà 65% en 2012. En parallèle, la France a un objectif général de valorisation matière de déchets (45% d’ici 2015 - cf. Loi Grenelle). Cela concerne donc les déchets dans leur ensemble, aussi bien le papier que le plastique ou les biodéchets. Ils ne revêtent pourtant pas tous les mêmes enjeux [1].

Parmi les mesures incitatives existantes, on retrouve les taxes à l’enfouissement et à l’incinération, les subventions aux collectivités et la tarification incitative. Mises à part les subventions, les trois autres mesures ont l’avantage d’inciter en priorité à la prévention, ce qui permet de garder une organisation cohérente dans sa globalité.

En ce qui concerne la couverture de la population, le taux maximal est atteint en Catalogne où 74% des habitants ont à leur disposition une collecte séparée de l’organique. En Allemagne, cette collecte touche 55% de la population et sera généralisée en 2015, c’est inscrit dans leur loi sur l’économie circulaire. De notre côté de la frontière, ce sujet a été abordé lors de la conférence environnementale (septembre 2013) mais aura accouché d’une souris : "Une attention particulière sera portée aux déchets organiques et la fixation d’une ambition sur la collecte séparée des biodéchets, en fonction des retours d’expérience des collectivités qui l’ont mise en place" (extrait de la feuille de route issue de la Conférence). Il n’est plus possible de se contenter de déclaration de ce type. La "fixation de cette ambition" est attendue de pied ferme et la mise en place des moyens pour l’atteindre également (plus d’informations sur l’issue de la conférence environnementale).

Rappelons qu’en France 90 collectivités ont déjà mis en place la collecte séparée des biodéchets qui concerne au total 2,1 millions de Français, soit 3% de la population.

Lien vers l’étude "Etat de l’art de la collecte séparée et de la gestion de proximité des biodéchets"

Contact : Laura Caniot


[1Pour un rappel sur les enjeux du tri à la source des biodéchets, cliquez ici pour (re)découvrir la campagne "Je veux mon bac bio". Video teasing d’1min30

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