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Dans la série "incinérer ou réduire, il faut choisir" : le cas de la capitale norvégienne
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Le 15 mai 2013,

Après la Suède (newsletter d’octobre) et les Pays-Bas (newsletter de décembre), la ville d’Oslo vient compléter notre série "incinérer ou réduire il faut choisir", grâce à un article publié le 19 avril dans le New York Times et relayé par le Journal de l’environnement le 30 avril. Il révèle en effet que la capitale norvégienne est contrainte d’importer des déchets d’Irlande, d’Angleterre et de Suède pour combler les vides de fours de son incinérateur et être ainsi en mesure de chauffer comme prévu la moitié de ses habitants.

Cette situation, où l’offre de déchets est inférieure à la demande, semble s’être généralisée en Europe du Nord, comme le note l’ancien directeur de l’Agence d’Oslo pour les déchets et l’énergie. Ces pays ont en commun d’avoir non seulement misé sur l’incinération pour traiter leurs déchets mais aussi d’avoir fondé tout ou partie de leur réseau de chauffage sur la chaleur issue de leur combustion. L’absence de flexibilité des usines d’incinération (conçues pour fonctionner à capacité constante pendant toute leur durée de vie), le succès du tri et la mise en place de politiques de prévention obligent les opérateurs à faire face aujourd’hui à d’importants vides de four.

Plutôt que de remettre en question un modèle d’approvisionnement en énergie dépendant de la production de déchets résiduels, le problème de surcapacité de ces incinérateurs a amené les partisans de la "valorisation énergétique" à dessiner les contours d’un "marché commun des déchets" au niveau européen. Les déchets n’y sont plus les résidus problématiques d’une société de consommation déconnectée des cycles naturels, mais des matières énergétiques monnayables, que l’on importe et exporte d’un pays européens à l’autres avec la bénédiction des lois européennes [1].

Dans la mesure où l’une des conditions du maintien d’un modèle énergétique incluant l’énergie issue des déchets en mélange est la persistance d’une production importante de déchets résiduels, cela pose la double question de la viabilité de ce modèle d’approvisionnement énergétique et de l’existence d’une réelle volonté de réduire nos déchets à la source.

Contact : Delphine Lévi Alvarès, chargée de campagne "Incinération et stockage"


[1La loi autorise en effet les imports-exports de déchets entre les pays européens, si leur destination finale est la "valorisation" (qu’elle soit matière ou énergétique).

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