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Incident à l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine : une information enfumée
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Le 11 octobre 2011,


Le dimanche matin 2 octobre n’aura pas été silencieux pour les habitants d’Ivry-sur-Seine (94) et des alentours. A 10h30, un puissant bruit, qui pouvait s’apparenter selon certains témoins à celui « d’une explosion  » est sorti de l’usine d’incinération qui borde le périphérique, suivi pendant environ 15 minutes d’un dégagement de vapeur et de fumée noire, court-circuitant les cheminées. C’est une « panne des onduleurs du circuit électrique alimentant le système informatique centralisé du contrôle et de commande du centre » [1] qui serait à l’origine de l’incident. Dans un cas comme celui-là, le circuit doit être dépressurisé le plus rapidement possible pour éviter les risques d’explosion.

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Incident à l’incinérateur d’Ivry, 2 octobre 2011 © Pascale Lardat


Pour les responsables du Syctom de l’agglomération parisienne, pas de quoi s’alarmer. Contactés rapidement par les journalistes, des responsables du site auraient affirmé que les dégagements de fumées observés n’étaient que de la « vapeur d’eau ». C’est dans les mêmes termes que Véronique Menseau, directrice de la communication du Syctom a rassuré les habitants inquiets : « l’échappement sous pression que vous avez pu observer n’était pas formé de fumée blanche, mais de vapeur d’eau ». Ces explications peu convaincantes révèlent une légèreté inquiétante de la part des autorités responsables du bon fonctionnement de ces installations. Il est essentiel dans une situation comme celle-là que la volonté de rassurer la population ne se fasse pas au détriment d’une information claire et détaillée. Comme souvent dans les débats entourant l’incinération, l’expression « vapeur d’eau » a été utilisée comme une formule magique pour dissiper les angoisses, mais une fois de plus à mauvais escient. Car comme nous l’explique Maurice Sarazin, ingénieur thermicien à la retraite et vice-président de l’APPEL, les fumées noires (et non blanches, comme le montre cette vidéo) qui sont sorties par des conduits d’évacuation de sécurité au-dessus des chaudières, seraient « très chargées en imbrûlés, en suies et en polluants divers  », les filtres et autres équipements de traitement ayant été mis hors service par mesure de sécurité. Même si cet incident n’est « pas tragique », « il dénote la fragilité et l’imperfection des choix techniques quant à l’alimentation électrique des équipements de sécurité » conclut Maurice Sarazin.
On peut déplorer que dans ce contexte la gestion de la crise n’ait pas été faite correctement et que toutes les informations n’aient pas été communiquées.


Contact : Delphine Lévi Alvarès


Erratum : Contrairement à ce qui était mentionné dans une première version, le Président du Syctom ne s’est pas prononcé publiquement sur cet incident.


[1Communiqué de presse du Syctom daté du 3 octobre

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